cette maladie est due à une bactérie. Elle passe souvent inaperçu chez les chats. Elle entraine chez l'homme une affection le plus souvent bénigne à la suite d'une griffure: fièvre, ganglion développé. Une prise de sang permet le diagnostic. Traitement antibiotique: tétracyclines pendant 2 ou 3 semaines.
Les puces semblent jouer un rôle important dans la transmission entre chats infectés et chats sains ainsi que dans la contamination de la salive des chats (les bartonelles sont des bactéries présentes dans le sang et, en l'absence de lésions buccales, elles ne peuvent gagner la salive) :
. Les puces s'infectent lorsqu'elles se nourrissent sur un chat infecté.
. Expérimentalement, des puces infectées sont capables de transmettre l'infection à des chats SPF.
. En l'absence de puces, l'infection ne se transmet pas entre chats infectés et chats sains.
. Bartonella henselae a été identifiée par PCR chez 30 à 80 p. cent des puces.
. Bartonella henselae est capable de se multiplier dans le tube digestif des puces et les bactéries contenues dans les déjections des puces contaminent le pelage.
. Les bartonelles survivent plusieurs jours dans les déjections des puces et le chat, en se grattant ou lors de sa toilette contamine ses griffes et sa bouche. La contamination de la salive pourrait également résulter de l'ingestion de puces.
Lors d'infections de l'homme, la notion de contact avec un chat et, notamment avec un jeune chat parasité par des puces, est fréquemment retrouvée. Ainsi, les résultats d'une enquête effectuée dans le Connecticut montrent que, par comparaison avec une population témoin, la probabilité de contracter une MGC est 15 fois supérieure chez les personnes possédant un chat âgé de moins de 12 mois, 27 fois supérieure chez les sujets mordus ou griffés par un chaton et 29 fois supérieure lorsque l'animal est infesté par des puces.
La contamination de l'homme à partir du chat s'effectue soit par morsure ou griffure soit par frottement de l'œil après avoir caressé un chat (syndrome oculo-ganglionnaire de Parinaud). Une transmission directe d'une puce infectée à l'homme ne peut être exclue et pourrait expliquer la contamination d'individus n'ayant pas le souvenir d'avoir été griffés ou mordus par un chat.
Le rôle du chien dans la transmission à l'homme de Bartonella clarridgeiae et de Bartonella henselae reste à évaluer. Toutefois, des auteurs japonais ont récemment rapporté deux cas de contamination due à un chien.
Infections de l'homme
L'importance de la maladie des griffes du chat ne doit pas être sous estimée en raison de sa fréquence (prévalence de 9,3 pour 100 000 habitants aux Etats-Unis, séroprévalence de 4 à 6 p. cent dans la population française), de son coût (absentéisme scolaire, perte en journées de travail, coût des soins médicaux ou chirurgicaux notamment en cas de diagnostic erroné) et des traumatismes psychologiques infligés au patient et à sa famille (erreur de diagnostic faisant supposer une maladie de Hodgkin ou un lymphosarcome).
Sous sa forme classique, la MGC est une affection peu grave. Trois à dix jours après une effraction cutanée telle qu'une griffure de chat, on assiste chez 62 à 93 p. cent des malades à l'apparition d'une papule ou d'une vésicopustule et, en cas de contamination par voie oculaire (fréquence est de l'ordre de 7 p. cent), à la formation d'un granulome avec ou sans conjonctivite. Cette lésion primaire persiste quelques jours ou quelques semaines et la plupart du temps elle a disparu quand apparaissent les autres signes cliniques. Plus rarement, la lésion observée à la porte d'entrée persiste 8 à 20 semaines.
Traitement du chat
Un traitement à base de tétracycline, de doxycycline et d'érythromycine réduit le nombre de bactéries présentes dans le sang sans provoquer une véritable stérilisation et sans réduire la durée des bactériémies. L'amoxicilline et l'enrofloxacine n'ont pas une efficacité significative. La faible efficacité des traitements antibiotiques semble liée à la présence des bactéries dans les érythrocytes.
. Traitement de l'homme
Lors de maladies des griffes du chat évoluant chez un sujet immunocompétent, un traitement antibiotique ne semble pas toujours susceptible de raccourcir la durée d'évolution et il ne doit être utilisé que dans les cas graves. Des quelques essais effectués, il en ressort que les meilleurs traitements sont ceux à base de rifampicine, de ciprofloxacine, de cotrimoxazole, de gentamicine, d'érythromycine et de doxycycline. Les associations érythromycine - rifampicine ou doxycycline - rifampicine semblent également donner de bons résultats. En revanche, les pénicillines et les céfalosporines n'ont pas d'efficacité.
Lors d'infections survenant chez un individu immunodéprimé, le traitement est nécessaire et doit débuter par des injections intraveineuses. Les antibiotiques donnant les meilleurs résultats sont l'érythromycine et la doxycycline, éventuellement utilisées en association avec de la rifampicine ou de la gentamicine.
Dans tous les cas, individus immunocompétents ou individus immunodéprimés, le traitement doit être de longue durée et se poursuivre au moins durant quatre semaines et parfois plusieurs mois. Toutefois, Tan et al. ont obtenu de bons résultats en utilisant un traitement à base de rifampicine (15 mg/kg/jour) durant 15 jours chez deux patients présentant des formes hépatospléniques.