Comme promis à Denise
, voici des nouvelles en mode un poil plus long que par texto.
Vendredi 20/10 : Léo (oui, c'est son nouveau nom choisi par mon mari) est arrivé à la maison. 'tit père, il n'a strictement rien dit quand on l'a mis dans la caisse de transport, rien non plus durant les 7 (j'ai calculé) minutes de voyage
Arrivée à la maison, j'ouvre la boite et... rien. Mon chat se serait-il évaporé entre le siège de la voiture et l'entrée de la maison ? Coup d'oeil dans la boite. Ben non, il est toujours là, tout au fond. Je lis dans ses yeux qu'il se demande où est le livre de cuisine et avec quels ingrédients je vais le préparer. Pleine de philosophie, je me dis que je vais lui fiche une paix royale et le laisser faire connaissance des lieux à son rythme.
Chéri chéri (entendez : mon mari) arrive. Avec sa délicatesse de buldozer, il met son nez devant la caisse de transport et fait "ça y est, tu es arrivé mon loulou ?". L'effet fut plus immédiat que la vue d'un loup garou au coin d'un bois sombre : Léo a détalé à une vitesse qui aurait laissé hussain bolt sur la ligne de départ. Premier endroit où se planquer ? Derrière le meuble à vaisselle de la cuisine (pas de cuisine équipée chez moi). Inutile de vous dire que le chaton s'est proprement retrouvé coincé et dans l'incapacité totale de sortir seul de là. Nous voici donc chéri chéri et moi à vider l'intégralité du meuble, à le démonter avant de pouvoir ne serait-ce qu'essayer de le bouger (ben oui, c'est un meuble en bois avec un étage et 3 portes par étage...) avec plein de précautions pour qu'il n'y ait pas de risques de faire mal à la boule de poils qu'il retenait prisonnière. Récupération du minet accompagné de quelques toiles d'araignées. C'est juste un amour : il n'a pas essayé de griffer, pas craché, rien. A peine posé à terre, plutôt que donner un coup de main à remettre la vaisselle en place, il est allé se planquer derrière le canapé. Remise en place et remontage du meuble, la vaisselle a retrouvé sa place (tiens, c'est bizarre, je ne me souvenais pas de ces coquetiers
). Nous sommes épuisés, le repas a cramé et je ne remets pas la main sur le téléphone d'allo pizza. Bon, ben pour ce soir ça sera soupe en sachets et biscottes (vous auriez dû voir la tronche de chéri chéri
). Malgré une coupelle de croquettes au poulet, Léo reste obstinément sous le canapé. Tant pis, demain est un autre jour.
Samedi 21 : la coupelle de croquettes est vide. Sachant que nous n'avons pas d'autre chat et pas de souris, même dans le brouillard du matin, l'explication logique est que Léo ne s'est pas laissé abattre. Coup d'oeil du côté de la litière : un "cadeau" nous y attend. Bon, au moins il a trouvé l'adresse même si la veille j'avais oublié de flécher le trajet. Petite inspection : Léo semble avoir décidé que nous n'aurons toujours pas de chat rôti au menu et que le dessous du canapé est suffisamment dissuasif. Nous faisons une tentative de faire ami-ami avec de la pâtée. Rien à faire : môssieur Léo donne toujours l'impression que nous venons de la planète Zorg. Le soir, très très tard, j'entends un petit bruit et aperçoit un bout d'oreille dépasser. Je retiens mon souffle. Peine perdue : j'ai fini violette sans avoir pu voir ne serait-ce qu'une oreille entière. *soupir* on verra demain.
Dimanche 22 : de nouveau plus rien à manger et litière visitée. Nous avons l'impression d'avoir adopté un fantôme. Petit déj' humain assez triste : sans nous concerter, régulièrement nos yeux se dirigent vers "la planque à Léo" en nous demandant s'il acceptera un jour de nous adopter. Durant la journée, j'expédie chéri chéri ailleurs -et, je l'avoue, assez perfidement- j'attrape la toute nouvelle canne à pêche à laquelle pend une espèce de zoizeau avec des plumes. Dans le plus grand silence, je m'installe sur un pouf et commence la danse de l'oiseau. Miracle ! un bout de patte surgit pour attraper la chose. Alors c'est ça ? Tu veux jouer ? Qu'à cela ne tienne ! tout ce que nous avions acheté en attendant l'arrivée du minet se retrouve dispatché dans son champ de vision. Vous savez quoi ? Rien de tel qu'une espèce d'haltère qui ne roule pas droit en faisant du bruit.
Aujourd'hui les choses ont bien évolué. Même si Léo a toujours une appréhension face à mon mari, il commence à le suivre vu que... c'est lui qui est chargé de donner à manger. Ce soir, nous avons été obligés de rire : à chaque fois que mon mari allait à la cuisine nous voyions Léo se précipiter derrière lui, l'oeil intéressé "c'est maintenant que tu remplis ma gamelle ?". A l'heure où j'écris ces lignes, il (Léo hein, pas mon mari !) est vautré sur mes tibias, de temps en temps il les laboure à grands coups de "poupouilles" (vous savez : le geste qu'ont les bébés qui tètent) et ronronne comme un airbus au décollage. Quand on vient chez moi il faut faire attention où l'on met les pieds car, outre les jouets achetés, il y a aussi ceux que j'ai fabriqués à base de carton et de corde de sisal. Il y en a partout c'est une horreur
mais bon, l'essentiel est qu'il ne s'ennuie pas.
Pour le moment vous allez devoir attendre pour des photos car le poussinet a encore des appréhensions vis à vis des gestes brusques et de tout ce qui peut être "bizarre" et l'appareil photo fait visiblement partie de cette dernière catégorie.
Tout ceci pour dire à d'éventuels adoptants : avec de la patience et de l'amour (plus, parfois, un zeste d'imagination) tout est possible... y compris le début de ce que j'espère une très longue histoire d'amour (bon, avec mon homme ça risque d'être un peu plus long mais, comme on dit : "plus c'est long...
)